Les émotions consignées
Les émotions consignées
A travers ta longue ligne de vie, charmante,
Je peux voir ma courte vie que tu as charmée —
Ton souffle me faisait trembler comme une armée
De frêles soldats devant un million d’amantes.
Vois : ma vie n’est déjà qu’un ancien souvenir —
A peine ai-je eu le temps de jouer un prélude
Qu’encore une fois je suis dans la solitude
Et l’incertitude quant à mon devenir ;
Mais si aujourd’hui mon onde atteint son rivage,
Ne pleure pas car cela n’a rien d’un naufrage :
De tes beautés — humeurs, parfums — je suis rempli,
Et mon âme le sait bien et se réjouit
D’offrir à sa propre muse — l’éternité —
Ces mannes pleines de ma sensibilité.